Hôpitaux du Commonwealth

 
Après quelques hésitations au mois d'août (et en particulier un repli des bases du Havre et de Rouen vers Nantes) la décision fut prise de réactiver la base de Rouen (Base n°2), en octobre 1914.
Dans l'opération, il était prévu de créer deux hôpitaux généraux dans des immeubles et quatre hôpitaux de 520 lits sous tente.
Devaient s'y ajouter un camp de convalescence de 1000 hommes et un camp de convalescent indiens de 500 hommes.
Le secteur des Bruyères fut choisi car c'est là que se concentraient la plus grande partie des troupes.
En 1915, le dispositif était en place. Il comportait six hôpitaux généraux (n° 5,6,8,9,10,12), quatre hôpitaux fixes (n°1, 3, 11, 12), l'hôpital n°2 de la Croix-Rouge (pour les officiers et les Ecossais), un hôpital général indien (Meerut Hospital)
Peu à peu les tentes de type Aywlin furent remplacées par des huttes en bois ou en tôle ondulée.

Le service de santé britannique apporta son assistance aux civils français, en particulier pendant la terrible épidémie de grippe espagnole de 1918. Le capitaine Dowding, médecin chef de la division médicale de l'hôpital 8, reçut la médaille d'honneur en argent des épidémies décernée par le ministère de l'Intérieur.

 
Hôpital n° 2 pour officiers : Grand Séminaire, 88 rue du Champ des Oiseaux
Les autorités militaires avaient réquisitionné le Grand Séminaire de la rue du Champ des Oiseaux. Mis à la disposition de la Croix-Rouge anglaise, il devint hôpital militaire, réservé pour les officiers.
Pour augmenter les capacités d'accueil, une tente fut montée dans la cour intérieure.
Pendant la durée du conflit, près de 20 000 blessés y transitèrent.

 

Hôpital n° 6 : Ancienne institution Jouin-Lambert à Bois-Guillaume

 
L'hôpital n° 6 avait été installé dans les locaux de l'ancienne institution Jouin-Lambert à Bois-Guillaume, alors devenu centre de formation professionnelle.
Il était affectés aux blessés anglais et du Commonwealth.
Les soldats décédés étaient enterrés dans carré du cimetière communal de Bois-Guillaume.
La liste des victimes s'établit ainsi : 681 soldats : 610 Britanniques, 19 Canadiens, 38 Australiens, 7 Néo-Zélandais, 3 Sud-Africains, 3 des Indes Occidentales Britanniques et 1 Italien.

 

Hôpital 42 : Fondation Ferrer

L'hôpital 42 avait été installé dans une maison de la route de Lyons.
Il est connu sous le nom de fondation Ferrer.
Il comportait 60 lits et avait été ouvert le 11 décembre 1914.
Il était affecté aux troupes anglaises et portait le nom d'hôpital Saint-Georges.
Il a été touché par six bombes lors du bombardement de la nuit 17 au 18 mai 1918.
 
Hôpital 33, route de Darnétal

Installé dans les locaux de l'ancienne institution de Sœur Marie-Ernestine, au 33 de la route de Darnétal.
Depuis le départ de l'institution qui s'occupait de jeunes filles difficiles, les locaux appartenait à la Société Rouennaise des Habitations à bon marché, dirigé par M. Nibelle. Dès le 5 août, il avait mis les locaux à la disposition du gouvernement.
L'installation a eu lieue en janvier 1915.
Le 14 novembre 1918, un incendie provoqua de nombreux dégâts. Malgré la mise en place de lances par les pompiers, la quasi totalité de la toiture fut détruite. Les étages inférieurs ont été dévastés par les eaux.
 
Hôpitaux Australien et Néo-Zélandais
Dans la grande base anglaise, des hôpitaux étaient réservés aux blessés des pays du Commonwealth. Les Australiens avaient le leur, comme les Néo-Zélandais.
L'hôpital Australien avait son journal, The Jackass.

Photos IWM

Hôpital pour auxiliaires féminines
Un hôpital de 84 lits était réservées aux milliers d'auxiliaires féminines (WAAC) qui travaillaient pour les troupes britanniques.
 
Hôpital Américain
Dès avant leur entrée en guerre, les Américains avaient mis sur pied une unité médicale destinée aux soins des blessés.
Créé au Lakeside Hospital sous le nom de Base Hospital N° 4, U. S. Army, Lakeside Unit.
L'unité arriva à Rouen le 25 mai 1917 sur le Navire Hôpital Britannique Western Australia. Ils s'installèrent à l’Hôpital N° 9 de Forces Expéditionnaires Britanniques .
L'hôpital était formé de 20 à 30 baraquements de bois recouverts de toile goudronnée. Il y avait 30 lits dans chaque baraquement.
Le bloc chirurgical était situé dans un bâtiment plus conséquent, au sol bétonné. Il contenait jusqu'à six tables d'opération. On y pratiquait 20 à 30 interventions par jour.
Les patients étaient surtout des blessés du Commonwealth. Il y eut peu d'Américains (quelques uns qui avaient été affectés au secteur britannique.

La plus grande période d'activité avait été fin mars 1918, pendant la bataille pour Amiens.

Le camp a été démobilisé en mars 1919.

En un an l’hôpital accueillit 12.179 patients, 538 d’entre eux, dont 45 Américains décédèrent.

 
Hôpitaux dans la ville
Hôpital de la Croix-Rouge britannique, 51, bd des Belges.

 
Les navires hôpitaux

L'évacuation des blessés vers l'Angleterre nécessita la mise en place d'une véritable ligne de navires-hôpitaux entre Southampton et Rouen. L'un des plus actifs fut le HNHS Aberdonian, mis en service en janvier 1917. Ses rotations étaient conditionnées par l'âpreté des combats (12 par exemple en août 1917, pendant la bataille d'Ypres)
Le développement de la guerre maritime à outrance par les forces allemandes amena une diminution des évacuations sanitaires vers l'Angleterre.
Les Anglais ont aussi utilisé des péniches hôpitaux, comme Le Fulgo. Au début du mois de juin 1915, elles étaient six dans le port, en cours d'aménagement.

Saint-Andrew

Arrivé à Rouen le 24 août 1914, il a réalisé sa première évacuation dès le 26 août.

Saint Patrick.

Il était dans le port à la fin du mois de septembre 1914 comme l'indique un article du Journal de Rouen.

Sarma

 

Saint-David.

Il était dans le port à la fin du mois de septembre 1914 comme l'indique un article du Journal de Rouen.

Saint-Georges.

Il a été coulé par un sous-marin allemand le 20 mai 1915.

Le Fuego (péniche)

Elle a été utilisée pour le transport de soldats anglais blessés. Son arrivée à Rouen, remorquée par le yacht anglais Sardonyx, est signalée par le Journal de Rouen du 1 novembre 1914.
La péniche était immatriculée à Dunkerque et avait une trentaine de blessés à son bord.

 

 

Liste des soldats anglais décédés à Rouen
 

Liste des soldats Australiens décédés à Rouen
 

Liste des soldats Canadiens décédés à Rouen
 

Liste des soldats Sud-Africains décédés à Rouen
 

Liste des soldats Américains décédés à Rouen
 

Bibliographie
Journal de Rouen, 22 septembre 1914, p.2.
Journal de Rouen,
28 septembre 1914, p.2.
Journal de Rouen,
3 juin 1915, p.2
Journal de Rouen,
11 juin 1915, p.2
Journal de Rouen,
15 novembre 1918, p.1.
Histoire du grand Séminaire de Rouen - 1617-1972, Ch. L. Prévost, Carmel, Bois-Guillaume, 1977.
Les Bases anglaises de Seine-Inférieure dans la Grande Guerre,
F. Sajous, Etudes Normandes, 2002-1, p.53.
Rouen-Le Havre 1914-1918,
Yves Buffetaut, Ysec, Louviers, 2008.
Une unité médicale de Cleveland à Rouen pendant la première guerre mondiale, H.  J. Piercy, Etudes Normandes 2010-3, p.39-58.
 

© Copyright Jacques Tanguy, décembre 2012

 

Liste des Hôpitaux Anglais de la région
N° 1 Australien Rouen    
N° 2 British Red Cross Rouen Sep. 14 250 lits
N° 2 Australien - Général Rouen    
N° 3 General Rouen Août 14  
N° 3 Stationary Rouen Fev. 15  
N° 5 General Rouen Août 14  
N° 6 General Rouen Nov. 14 - Nov. 15  
N° 8 General Rouen Août 14 - Mai 19  
N° 9 General Rouen Nov. 14 - Juin 17 Passé à l'US Army en Juin 17
N° 11 Stationary Rouen Oct. 14 - Mars 19  
N° 12 Stationary Rouen Fév. 15 - Mai 16 Déplace à St Pol
N° 25 Stationary Rouen Mars 15 - Mai 19