La Chambre de Commerce

dans la tourmente révolutionnaire (1791-1803)

N’obtenant pas de pouvoir envoyer des députés spéciaux du commerce aux Etat généraux, elle soutient les députés du Bailliage. Malgré tout, le grand courant de liberté qui souffle alors, balaye les chambres de commerce.
La juridiction consulaire est supprimée comme tous les tribunaux d’exception. L’Inspection des Toiles disparaît à son tour ainsi que l’Octroi, ressource principale de l’institution.
Le 14 juin 1791, la loi le chapelier supprime les Corporations. Les Chambres de Commerce ne sont pas visées mais, un décret de l’Assemblée Constituante du 17 septembre 1791 les met hors la loi. La Chambre de Commerce de Normandie se saborde en octobre 1791, le Palais de la Bourse et la Bourse Découverte devenant bien national. Cette dernière sera détruite le 25 février 1794.
La juridiction consulaire renaît presque immédiatement sous la forme du Tribunal de Commerce. La Chambre elle-même revit sous la forme d’un Bureau départemental du Commerce. Plusieurs sociétés, comme La Société du Commerce de Rouen ou la Société Libre du Commerce et de l’Industrie assureront la transition et se réunissent dans le Palais des Consuls. Leur rôle sera important dans ces temps très troublés marqués par les famines et les émeutes. La Bourse Découverte sera reconstituée au même endroit mais ne retrouvera pas sa magnificence.
 

Médaille de la Société du Commerce (1796)

 

La Bourse découverte


La Bourse découverte

Avant la constitution de la juridiction consulaire, dès la fin du moyen âge, il est très vraisemblables que les marchands, négociants et usagers du port avaient l’habitude de se retrouver sur les quais pour traiter leurs affaires. Les différents étaient jugés par les juridictions communes, en particulier dans la Cathédrale ou ses abords.
Dès le XVIe siècle, le fait est attesté. C’est à proximité des quais, dans le couvent des frères Cordeliers, que se réunit l’embryon de ce qui deviendra la juridiction consulaire.
C’est en 1664 que fut formalisé pour la première fois le lieu de réunion de la Bourse.
Il s’agissait d’un espace  de 110 mètres de long sur 12 de large, contre la muraille sud de la ville. 

Il n’était à l’origine délimité que par des bornes (les heurteux) destiné à empêcher la circulation des voitures et des cavaliers. Il était garni de bancs et sans doute déjà planté d’arbres. C’est en 1730 qu’il fut clôturé par une grille pour empêcher les faillis et les malhonnêtes qui se mélangeaient aux marchands.
Au milieu du mur de la ville se trouvait un méridien chargé de donner le midi vrai et utilisé pour le réglage des horloges.
Les nécessités de l’alignement des quais et les évènements de la Révolution française furent fatales à la Bourse découverte. Seul le méridien en subsiste, transporté dans les jardins de l’Hôtel de Ville.