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Venues de Paris, les religieuses Carmélites,
s'établirent à Rouen au début du XVIIe
siècle.
Par lettres patentes du 4 juillet 1609, elles obtinrent
l'autorisation de s'implanter en ville.
C'était le deuxième Carmel en France après celui de
Paris. Il avait été fondé par Jean de Quintanadoine,
sieur de Brétigny, qui reçut sépulture dans l'église en
1634.
A cette époque, Rouen entretenait d'actives relations
commerciales avec l'Espagne et le Portugal. C'est par ce
canal que les idées de la réforme de sainte Thérêse
d'Avila et par l'élan mystique si caractéristique des
ordres religieux de cette période que leur influence
vint jusqu'à Rouen. |
Outre la
famille des Quintanadoine, originaire de Burgos en
Espagne, les Carmélites étaient appuyées par les Civille
(originaires de Séville), et les Saldaigne, autres
Espagnols de Rouen très influents.
Elles s'installèrent d'abord rue des Champs-maillets,
puis rue du grand Maulévrier, près du collège des
jésuites. Enfin, en 1622, elles s'installèrent dans un
nouveau couvent, construit dans le quartier Beauvoisine,
près de l'enceinte de la ville.
Rien ne subsiste de ce monastère dont lédification
débuta en 1614.
Les religieuses contemplatives et cloîtrées de Rouen,
arrivées dès 1623 sur le site, donnèrent leur nom de
Carmélites à la rue qui bordait leur couvent.
L'église conventuelle fut achevée en 1627 puis consacrée
quelques années plus tard sous le vocable de
l'Assomption de Notre-Dame.
Toutefois, à la suite de la période révolutionnaire et
de ses inévitables bouleversements, fut finalement
élaborée une nouvelle voie qui sépara en deux la
propriété et le monastère. En effet, la rue Dulong coupe
désormais perpendiculairement la rue des Carmélites. Il
existe aussi une petite rue des Carmélites.
Les dispositions des bâtiments du monastère nous sont
pratiquement inconnues.
Il y a bien peu de choses à dire sur l'église de la
communauté. Le plan Gomboust (1655) ne montre qu'un
modeste oratoire de deux travées avec un petit clocher
disposé au niveau du choeur.
A la Révolution, le couvent fut alors supprimé. Les
bâtiments furent en grande partie démolis à partir de
1792. La sépulture de Jean de Quintanadoine fut
cependant retrouvée en 1806 lors de fouilles pratiquées
à l'emplacement du choeur de l'église. Des fragments de
l'inscription funéraire du fondateur des Carmélites de
Rouen et de Flandre sont exposés dans la cour intérieure
du Musée des Antiquités de Rouen.
Les derniers vestiges disparurent lors du percement de
la rue Dulong (primitivement dénommée rue Neuve des
Carmélites), sans doute après le conflit de 1870-1871.
Au XIXe siècle, un autre monastère moderne
fut réinstallé dans la rue Neuve St-Patrice (actuelle
rue Abbé Cochet), jouxtant l'église paroissiale. Les
Carmélites le quittèrent définitivement le 28 février
1893.
Plus tard, la congrégation des Soeurs de Nazareth désira
installer un pensionnat pour jeunes filles, sur le même
site. Au début du XXe siècle, la loi de
Séparation des Eglises et de l'Etat, en 1905 ne permit
pas de réaliser un tel projet...
Après diverses implantations successives à
Bois-Guillaume et Mont-St-Aignan, les Carmélites se sont
maintenant retirées de la région rouennaise. |