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Au
début du XVIIe siècle, existait sur la
paroisse de St-Vivien de Rouen, un vaste terrain
disponible. Il s’agissait d’un emplacement proche de
l’antique Estal aux Chevaux dans l’ancienne rue du Fer à
Cheval, autrefois détenu par les Cisterciennes de
l’abbaye de Fontaine-Guérard.
Devenu l’un des fiefs de l’aumônerie des Bénédictins de
l’abbaye de Ste-Catherine-du-Mont de Rouen, ce domaine
avec ses dépendances fut finalement acquis par les
Jésuites du Collège de Rouen, en 1605, en vue de
l’édification de leur Noviciat de St-Vivien, un des
premiers élevés en France, antérieur à celui de Paris.
La nouvelle institution avait été fondée en faveur de la
Compagnie de Jésus, le 24 février 1605, grâce à
Elisabeth du Moucel, veuve en secondes noces de
Guillaume Novince, sieur d’Aubigny. |
Par lettres
patentes du roi, en date du 24 mars 1605, la Société de
Jésus et le Collège de Rouen furent autorisés à établir
un nouvel établissement destiné à la formation de leurs
novices, pour compléter l’œuvre de leur collège et
s’occuper “des vocations chez les Jésuites de Rouen
dans une seconde maison”.
Les travaux furent longs, jusqu’en 1622. L’entrepreneur de travaux était
Jehan Boudin, le même que celui retenu pour la
construction de la chapelle du Collège.
La
listes des personnalités qui passèrent par ce noviciat
est longue. On peut citer Cavelier de La Salle
(1640-1687) qui explora la Louisiane, saint Jean de
Brébeuf, l’apôtre des Hurons saint Isaac Jogues, martyr
jésuite au Canada. Michel Anguier, célèbre sculpteur
originaire d’Eu qui collabora au décor de
Vaux-le-Vicomte et du Louvre, fut aussi quelque temps
novice des Jésuites de Rouen comme Hercule Grisel,
l’auteur des Fasti Rothomagenses, écrivain de la
vie rouennaise du XVIIe et prêtre attaché à
la paroisse de St-Maclou.
En 1728, la maigre dotation ne permettait plus
d’entretenir qu’une dizaine de novices envoyés pour leur
troisième année de probation. Le noviciat fut fermé en
1762 lorsque l’ordre fut banni. Ses biens furent annexé
au domaine du Collège devenu Collège Royal.
La chapelle du noviciat était dédiée à la Ste-Trinité.
Elle n’était pas orientée et possédait une nef flanquée
de trois petites chapelles dont l’une, occupant une
travée du transept entre les contreforts, était affectée
à la congrégation des Artisans.
Le décor présentait bien des analogies avec celle du collège mais sans
jamais en dépasser l’élégance. Il résultait cependant de
l’ensemble un même mélange entre les registres médiévaux
et modernes.
L’église fut désaffectée en 1762 avec la fermeture
définitive du noviciat.
Une importante propriété telle que l’ancien Noviciat des
Jésuites ne pouvait rester inutilisée. Après 1762, elle
fut cédée à l’intendant Thiroux de Crosne pour
constituer un dépôt de mendicité. Les locaux furent
agrandis et plus de 600 personnes y furent rassemblées.
Le dépôt de mendicité, devenu maison de correction, fut
supprimé en 1776 et transformé en prison.
En 1792, la prison devint le “Bicêtre” de Rouen. Devenue
maison d’arrêt et de correction, elle fut transférée à
Bonne-Nouvelle, dans le quartier St-Sever, en 1864.
A partir de 1802, des écoles et des métiers à filer le
coton et à tisser la toile furent installés dans une
partie des locaux. Un projet de caserne avait été
établi. Il aboutit sous le second empire par la création
de la caserne Napoléon III, rebaptisée caserne Hatry
après la chute de l’Empire. En 1885-1886, la
reconstruction totale de la caserne d’infanterie
impliqua d’abattre tous les bâtiments du site. Au XXe
siècle, à l’ancienne caserne Hatry, succéda, en 1975, la
nouvelle et moderne caserne de gendarmerie de la rue
d’Amiens. |