Plan Gomboust (1655) |
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Autorisés à
s’installer à Rouen au début du XVIIe siècle,
les “pères de l’Oratoire de Jésus arrivaient à Rouen
pour enseigner la religion. Ils avaient été fondés en
1616, par le père Bourgoing, un des premiers compagnons
de Bérulle, peu après le Collège des Prêtres de
l’Oratoire de Dieppe.
On leur attribua en 1618, la chapelle Ste-Barbe, dite
des Pauvres Pèlerins, dans la rue Beauvoisine. C’était
une dépendance de l’Hôpital du Roi, sur le territoire de
la paroisse de St-Laurent. Et, jusqu’en 1636, ils
résidèrent dans les maisons des alentours qu’ils avaient
acquises. |
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A
partir de 1635, l’ensemble des bâtiments de l’Hôpital du
Roi leur fut cédé pour y établir leur monastère. Ils
avaient été donnés à la ville par Charles IX pour y établir un collège. Ils ne purent y installer
un établissement d’enseignement, comme ils avaient connu
un échec dans leur tentative de création d’un séminaire
en 1642.
L’Oratoire de Rouen avait eu pour supérieur, en 1631, le
père Maignart, en même temps curé de la proche paroisse
de Ste-Croix-St-Ouen.
A la fin du
XVIIIe siècle, avant la Révolution, il ne
restait à l’Oratoire de Rouen que trois prêtres d’un âge
plus que respectable...
En 1658, l’église conventuelle des pères de l’Oratoire,
non orientée et voûtée de bois, fut édifiée au coin de
la rue de l’Hôpital et de la rue des Arsins, grâce au
père Lamy, Oratorien très influent. Ce nouveau
sanctuaire remplaça, en 1659, l’ancien lieu de culte,
l’antique chapelle Ste-Barbe,
mais ne fut dédicacé qu’en 1670.
Le Normand Guillaume Amfrye (1639-1720), abbé de
Chaulieu, qui naquit au château de Beauregard (situé en
Vexin normand près de Fontenay-en-Vexin), avant de
devenir surtout un poète assez obscur mais renommé pour
ses odes anacréontiques et pour
quelques pièces légères, avait d’abord effectué ses
premières dévotions en tant que prêtre à l’Oratoire de
Rouen. Il se métamorphosa ensuite en un abbé libertin
qui “entra en poésie” à partir de 1676 puis ruina
son abbaye d’Aumale dès 1680.
A
la Révolution, la congrégation des Oratoriens fut
supprimée, le monastère en grande partie démoli.
L’église fut vendue à l’architecte Lamine en 1792 puis
détruite en 1802. Au cours du XIXe siècle,
les derniers vestiges de l’Oratoire de Rouen
disparurent.
En 1979-1980, des fouilles furent entreprises le long de
la rue des Arsins, sur le site. Elles permirent de
retrouver, insérés à l’intérieur d’un immeuble, quelques
vestiges de l’ancienne église des Oratoriens qui ne
furent toutefois pas conservés. Il fut aussi confirmé
que le sanctuaire avait bien été élevé sur les anciennes
fondations de l’Hôpital du Roi. |