Saint-Candé-le-Jeune |
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L’église St-Cande-le-Jeune se
trouvait dans la rue aux Ours, au croisement de cette
rue et de la rue du Petit-Salut (devenue rue de la
Champmeslé à cet endroit).
D’après l’un des premiers historiens de Rouen,
Taillepied, sa fondation serait advenue au XIe
siècle, à la suite d’un duel judiciaire survenu en 1047
: “Le sieur du Plessis avait publié partout que la
femme de Jean, comte de Tancarville, sœur de Lepiné,
avait fait brèche à son honneur en se laissant abuser
par un nommé Edmond du Plessis”. Le combat eut lieu
là où se trouve l’église et le sieur du Plessis fut tué.
Les biens du vaincu, comme il était de coutume, furent
dévolus à la construction du sanctuaire. Le premier
vocable était St-Victor dont le culte, d’origine
marseillaise s’était largement répandu dès le VIe
siècle.
Le XIIIe siècle vit l’édification d’une
nouvelle église, reconstruite au XIVe siècle.
Le nom de St-Cande ne vint qu’au XVIe siècle.
D’après Farin, en 1562, les Huguenots lors de la mise à
sac de la ville amenèrent les reliques de saint Cande
qui se trouvaient dans la proche église St-Cande-du-Sollier
(ou St-Cande-le-Vieux) et tentèrent de les brûler sur le
marché aux Oies. |
La légende veut que les flammes ne
veuillent pas des reliques. Elle furent donc partagées
entre les deux églises et St-Victor prit le nom de
St-Cande-le-Jeune pour la distinguer de l’autre église
St-Cande. Les deux églises relevaient de la juridiction
de l’évêque de Lisieux qui avaient pour résidence dans
la ville, l’hôtel de Lisieux situé à proximité.L’église
avait une nef unique, sans bas-côté. Elle était couverte
d’une simple voûte de bois portée par des poinçons et
des entraits sculptés. Huit lucarnes avaient été percées
après coup dans ce berceau pour éclairer l’édifice. Deux
chapelles faisaient saillie au sud, en haut de la nef.
Elles avaient été construites en 1740. L’une était sous
l’invocation de la Vierge, l’autre de la Résurrection ou
de Grémonville. Elle était la nécropole de la famille du
même nom.
Le pignon, à l’ouest, s’appuyait sur des maisons. Il n’y
avait donc pas d’accès de ce côté.
Deux portes se trouvait en bas de la nef. Au sud,
précédée d’un avant-portail surmonté d’une salle
d’assemblée pour les trésoriers, la porte donnait sur la
rue aux Ours. Au nord, une porte plus simple donnait
dans l’ancien cimetière.
La tour gothique de plan carré du XVe ou du
XVIe siècle était située contre le pignon
occidental de l’église. Elle était surmontée d’une
remarquable flèche en bois couverte de plomb, terminée
par un coq qui dut être remplacé en 1642 (en même temps
que ceux de la cathédrale, des églises St-Maclou,
St-Denis et St-Martin-du-Pont).
Conformément aux dispositions de la loi du 23 février
1791, l’église St-Cande-le-Jeune fut fermée le 18
février 1792. L’église et ses dépendances furent vendus
127.400 livres à un certain Quesnel, propriétaire d’un
hôtel proche. Elle devint entrepôt et magasin. En 1866,
elle abritait encore une fabrique de chaussures. |
La flèche avait été détruite dès 1792. En 1824, on
détruisit les chapelles latérales, le porche, le
portail, la sacristie et l’abside. Diverses
constructions furent établies à l’emplacement de
l’ancien cimetière, sur la rue aux Ours.
En 1894, les restes de l’église devinrent la propriété
de la Société Normande d’Electricité. Les locaux furent
appropriés à leur nouvelle fonction. Seule subsista la
tour et le pignon de l’église servant de pylône de
départ des lignes électriques alimentant Rouen. Avec
l’Hôtel Asselin, l’ensemble a abrité la direction de
l’EDF jusqu’au début des années quatre-vingt-dix du
siècle dernier, époque où ils furent transférés vers un
ensemble immobilier moderne nouvellement bâti place de
la Pucelle. Tous les anciens bâtiments à usage de
bureaux d’EDF, situés à l’intersection de la rue de la
Champmeslé (voie piétonne) et de la rue aux Ours, ont
été démolis en 1998 afin d’élever un immeuble (résidence
“La Fontaine St-Candé”) sur chacune des deux parcelles.
La tour et le pignon de l’église ont ainsi pu être remis
en valeur. |
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Clergé |
En 1770, le clergé se composait de 15 personnes :
7 prêtres
1 diacre
5 sous-diacres
2 acolytes |
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Mobilier |
Seuls les fonds baptismaux étaient renommés. Le reste du
mobilier datait du XVIIIe siècle. La maître-autel avait
été refait sous Louis XV par un peintre et sculpteur rouennais nommé
Martin Malandin. |
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Cloches |
Dans le clocher trônait un ravissant petit carillon où l’on
pouvait jouer différents airs populaires dont Le Bon Roi Dagobert,
très apprécié par les enfants de la paroisse. |
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Vitraux |
On sait que les vitraux étaient garantis contre le bris par un
réseau de fils de laiton. Il y a eu des vitraux colorés, mais une
partie avait été remplacée par du verre blanc, suivant en cela la
mode du XVIIIe siècle. Ils ont été détruits au moment de
la sécularisation. |
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Cloches |
La sonnerie comportait trois cloches dont le timbre et la justesse
de ton étaient appréciés. Les jours de fête, on les faisait jouer
l'air du Bon roi Dagobert. |
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Localisation |
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Bibliographie |
Histoire de la ville de Rouen, F. Farin, 3e ed., 1738, t. IV,
p.186-191.
Abrégé de l'histoire ... de la ville de Rouen, Lecoq de
Villeray, 1759, p. 299-301.
Dictionnaire géographique, historique et politique des Gaules et de
la France, J. J.
Expilly, Tome VI, 1770, p. 423.
Tableau de Rouen, Machuel, 1777, p. 75-78.
Description
historique des maisons de Rouen, E. de la Quérière, 1821, p.165.
T. II, 1841, p. 201-203.
Lettres sur la ville de
Rouen, Alexandre Lesguilliez, 1826, p. 314-315.
Saint-Candé le Jeune, église paroissiale de Rouen supprimée en
1791, E. de la Quérière, 1852.
Coup-d'oeil
rétrospectif sur 24 églises paroissiales supprimées à la Révolution,
E. de la Querrière, Bull Ste d'Emulation, 1864, p.232
Répertoire
archéologique du départ. de la S.-Inf.,
Abbé Cochet, 1871, col, 391.
Notice sur l'église Saint-Cande-le-Vieux à Rouen, Ch. de
Beaurepaire, Bull. CDA, 1888-90, p. 106-409.
Par ci, par là : L'ancienne église Saint-candé-le-Jeune, G.
Dubosc, Journal de Rouen du 20/04/1924, p3.
Rouen, Ville
d'art et d'Histoire, Eglises, chapelles et cimetières à travers les
âges. Edgard Naillon, T. 2, 1936
Rouen, du passé toujours présent... au passé perdu, Y. Pailhés,
2004, p. 132-133.
Rouen aux 100 clochers, F. Lemoine,
J. Tanguy, 2004, P. 34. |