Collégiale Saint-Georges (ou du Saint-Sépulcre)

L’église était considérée comme une annexe paroissiale de l’église St-Michel. C’était une petite collégiale desservie par des chanoines séculiers.
Elle était le plus souvent appelée “chapelle St-Georges”, en raison de la présence d'une statue équestre de ce saint. Le vocable de St-Georges venait certainement de la présence dans la rue du même nom voisine, de l’hôtel des abbés de St-Georges-de-Boscherville.
Mais l’église était à l’origine dédiée au St-Sépulcre (ou même au Sépulcre plus simplement). Le sceau du chapitre portait une figure représentant Jésus-Christ ressuscité sortant de son tombeau.
Les textes attestent que Marie du Chastel, dont la famille était considérable, refonda l’édifice religieux en 1354-1355. L’église antérieure, sur laquelle nous ne savons rien, était à cette époque totalement en ruine sans service divin et qu’elle tombait en ruine. Elle y installa quatre chanoines-prêtres obligés à l’office tous les jours.

D’après une tradition bien incertaine, François Farin s’appuyant sur un vitrail et une pierre qui était conservée dans le sanctuaire, raconte qu’un prêtre de l’église St-Michel toute proche aurait fait une chute en portant les sacrements à un lord anglais malade. Ce dernier, fort mécontent aurait fait le vœu que s’il en réchappait, il construirait une église à l’emplacement où l’hostie était tombée. Rétabli, le milord s’empressa, selon la tradition, d’accomplir son vœu... Dans l’église se trouvait également une pierre qui portait en lettre gothique l’inscription Ici adira le prêtre le Cor de Notre-Seigneur.
L’histoire de cette collégiale est remplie de conflits relatifs à l’inobservance de la règle par les chanoines. Il faut dire à leur décharge que les revenus étaient bien maigres.
Elle eut-elle aussi à subir le sac des Huguenots en 1566.
Le chœur de deux travées était voûté de pierre avec nervures prismatiques et rosaces. Il était terminé par une abside polygonale sur la rue de la Vicomté. Son style assez somptueux peut indiquer une reconstruction de la fin du XVe  ou du début du XVIe siècle.

La nef, plus basse que le chœur, était couverte de bois et éclairée par une seule fenêtre occidentale. Une porte était percée dans son mur sud, donnant sur la rue St-Georges. Il n’y avait aucune ouverture sur le nord, la collégiale s’appuyant de ce côté sur des maisons.
La porte principale, ouvrant sur le Marché aux Veaux, montrait un style gothique rayonnant pouvant remonter à la période de la refondation.
Un petit clocher pyramidal très simple se trouvait à l’entrée du chœur, au-dessus de son pignon. Il est bien visible sur le dessin de Jacques Le Lieur. Il était construit de bois et recouvert d’ardoise. Il avait été reconstruit au XVIIe siècle.
Sécularisée à la Révolution, l’église fut vendue le 9 juillet 1791 à Pierre-François Mésaize, apothicaire, pour la somme de 27.500 livres. Elle servit d’entrepôt, de remise pour des voitures de louage et même d’écurie. Incendiée en 1841, elle a été rachetée par la ville (18.400F). Elle a été détruite pour l’agrandissement de la place de la Pucelle. Seul, le portail méridional été transporté au Musée des Antiquités et remonté contre le mur à l’est.

 
Clergé
En 1770, le clergé se composait de 3 personnes :
3 chapelains
 
Mobilier
Le seul élément mobilier connu était une statue de Saint-Georges, pratiquement en grandeur nature, offerte en 1444 par la confrérie des arbalétriers dont c’était le saint patron
 
Vitraux
D'après Farin, un vitrail racontait l'historie de la chute du lord anglais.
 
Confréries
En plus des arbalétriers-cinquanteniers de saint Georges, cette église hébergeait les confréries de saint Sébastien des archers et de saint Eloi pour les  monnayeurs dont l’hôtel se trouvait à proximité, rue Herbière.
 
Localisation


Cliquez sur l'image

 
Bibliographie
Voyages Liturgiques de France, Moleon (Sieur de), 1718, p. 408.
Histoire de la ville de Rouen, F. Farin, 3e ed., 1738, t. V, p. 29-38.
Abrégé de l'histoire ... de la ville de Rouen, Lecoq de Villeray, 1759, p. 348-350.
Dictionnaire géographique, historique et politique des Gaules et de la France, J. J. Expilly, Tome VI, 1770, p. 421.
Tableau de Rouen,
Machuel, 1777, p. 66-67.
Description historique des maisons de Rouen,
E. de la Quérière, 1821, p.199.
Lettres sur la ville de Rouen, Alexandre Lesguilliez, 1826, p. 324.
L'église collégiale du Saint-Sépulcre, dite chapelle St-Georges, E. de la Quèrière, Préc. ACAD, 1861, p. 238 & 341.

Répertoire archéologique du départ. de la S.-Inf.,
Abbé Cochet, 1871, col, 393.
Note sur les ornements donnés par Talbot à la chapelle St-Georges,
Ch. de Beaurepaire, Bull. CDA, 1903-05, p.97-100.
Eglise Saint-Georges,
P. Baudry, Bull. CDA, 1903-05, p.224-225.
Rouen, Ville d'art et d'Histoire, Eglises, chapelles et cimetières à travers les âges
. Edgard Naillon, T. 2, 1936
Rouen aux 100 clochers, F. Lemoine et J. Tanguy, 2004, p. 47-49.

© Copyright Jacques Tanguy, février 2013