Saint-Martin sur
Renelle |
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L’église
St-Martin-sur-Renelle s’élevait là où passe maintenant
la rue Jeanne d’Arc. Elle s’élevait le long de la rue
des Bons Enfants, entre la rue des Sénécaux et la rue de
la Renelle-des-Maroquiniers (ces deux rues d’axe
nord-sud ont disparu avec le percement de la rue Jeanne
d’Arc au milieu du XIXe siècle).
Il y eut d’abord une petite chapelle, connue sous le
vocable de Ste-Catherine-des-Prés et située dans une
vaste prairie à l’ouest et en dehors de la ville. Il est
douteux qu’elle ait été la « basilique » mentionnée par
Grégoire de Tours dans son Histoire des Francs.
Dès le IXe siècle, l’église s’organisa autour
d’une paroisse prospère.
Devenue ensuite normande, St-Martin-sur-Renelle vit
grandir son influence au débouché de la rue des
Bons-Enfants et de la rue Ganterie, sous la puissance
ducale puis royale. |
Reconstruit à la fin du
XVe siècle puis au début du XVIe
siècle, l’édifice, subtil mélange de
gothique pur et de style Renaissance,
possédait une certaine élégance. Il était
élevé près du ruisseau dit Renelle (“Reneau”,
en vieux normand, signifie ruisseau)
exutoire du trop-plein de la fontaine du
Bailliage, elle-même alimentée par la source
Gaalor. Ce ruisseau traversait le quartier
des maroquiniers, des tanneurs et des
métiers du cuir (le nom de rue Ganterie
conserve toujours le souvenir de ces
métiers). Mais, cette industrie, très
malodorante pour les riverains, ne fut
florissante en ce quartier que jusqu’au XVIIe
siècle. Les exigences du fisc l’obligèrent à
émigrer à Pont-Audemer et vers la
Basse-Normandie. N’ayant pu être réimplantée
par la suite entre l’Aubette et le Robec,
elle était vouée à disparaître.
En 1639, après avoir été l’un des principaux
foyers d’émeute lors de la Révolte des
Nu-Pieds, le quartier vécut une sanglante
répression dirigée par le chancelier
Séguier. Le territoire dut alors subir une
radicale métamorphose et ne se releva jamais
de tels changements. Leur situation
s’appauvrissant, les paroissiens ne purent
jamais faire face aux dépenses qu’entraînait
la reconstruction de leur église.
Entrepris au XVIe siècle, les
travaux se révélèrent vite trop onéreux et
la nef ainsi que le portail restèrent
inachevés. |
L’édifice fut pillé par
les Huguenots en 1562.
1592, Henri IV, lors du siège de la ville,
fit tirer du canon sur
St-Martin-sur-Renelle. Un boulet percuta
l’église et l’endommagea gravement.
L’église St-Martin-sur-Renelle se composait
d’une nef centrale et de deux collatéraux.
Les voûtes en pierre prévues à l’origine ne
furent pas réalisées et remplacées par des
voûtes en bois. Extérieurement, les
arcs-boutants n’avaient pas été construits
et seules les pierres d’attente étaient
visibles.
La nef de sept travées possédait des piliers
circulaires, à chapiteaux ornés de
feuillages. Le départ des voûtes n’était
qu’ébauché. Au niveau de chaque pilier, un
dais en pierre, allongé et finement ciselé,
était destiné à abriter une statue. Ces
statues n’ont vraisemblablement jamais été
sculptées. Cette décoration, de la période
Renaissance, était caractéristique de
l’édifice. |
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L’accès principal était
une modeste porte pratiquée, sous le règne
de Louis XV, dans la façade occidentale
formée par un mur provisoire en pan de bois,
sommairement plâtré et ardoisé. Le chœur,
fin et élancé, ressemblait un peu à celui de
l’église St-Nicaise. Il était toutefois plus
fin, plus travaillé. Il était notablement
plus haut que la nef. Il avait trois travées
et un rond point et était couvert d’une
voûte en bois, de plein cintre, qui était
délicatement peinte. Ce chœur représentait
la seule partie presque achevée. L’abside
polygonale n’apparaissait dans la rue de la
Renelle, dans sa partie inférieure, que par
un pan de mur percé d’une fenêtre carrée.
Les chevets des chapelles latérales étaient
alignées avec lui. La chapelle au sud du
chœur était couverte de voûtes en pierre à
liernes et tiercerons dont les clefs étaient
enrichies de cul-de-lampe. |
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Clergé |
En 1770, le clergé se composait de 10 personnes :
7 prêtres
3 acolytes |
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Mobilier |
Le maître-autel avait été décoré d’une
contretable comportant de part et d’autre les statues de saint
Martin et de saint Sébastien. Les autels secondaires étaient dédiés,
au nord à la sainte Vierge, au sud, à saint Etienne ou saint Roch.
Les fonds baptismaux se trouvaient sous le clocher. |
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Vitraux |
L’église possédait de beaux vitraux. Certains représentaient la
passion du Christ.
L'église Saint-Romain a récupéré certains de ces vitraux. Il y en a
aussi au Musée Départemental des Antiquités ( en particulier dans la
baie L de la galerie Langlois : bordure et têtes données en 1837 par
M. Gauvain). |
Vitraux dans l'église
Saint-Romain |
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Jésus conduit
devant Caïphe
Fen. 101 |
Flagellation du
Christ
Fen. 102 |
Portement de Croix
Fen. 103 |
Mise au tombeau
Fen_104 |
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Comparution devant
Pilate
Fen. 107 |
Le baiser de Judas
Fen. 108 |
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Orgues |
Les orgues furent installées en 1667. Mais, le 25 juin 1683, un
ouragan les détériora au point qu’elles ne furent définitivement
restaurées qu’en 1690. Elles étaient situées au bas de la nef,
au-dessus du grand portail. |
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Confréries |
Confrérie de saint Martin d’Hiver et d’Eté,
pour les tanneurs-corroyeurs et tous les ouvriers du cuir.
Confrérie de saint Quentin, pour les Chaudronniers, maignants,
dinants (la rue des Dinandiers est encore tout près de l’emplacement
de l’église).
Confrérie de saint Sébastien et saint Roch. |
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Localisation |
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Bibliographie |
Histoire de la ville de Rouen, F. Farin, 3e ed., 1738, t. IV,
p.260-270.
Abrégé de l'histoire ... de la ville de Rouen, Lecoq de
Villeray, 1759, p. 316-317.
Dictionnaire géographique, historique et politique des Gaules et de
la France, J. J.
Expilly, Tome VI, 1770, p. 427-428.
Tableau de Rouen, Machuel, 1777, p. 121-123.
Description
historique des maisons de Rouen, E. de la Quérière, 1821,
p.247-249. T. II, 1841, p. 267-268.
Lettres sur la ville de
Rouen, Alexandre Lesguilliez, 1826, p. 318-319.
Coup
d'œil
rétrospectif sur 24 églises
paroissiales supprimées à la Révolution, E. de la Querrière,
Bull Ste d'Emulation, 1864, p.246
Répertoire
archéologique du départ. de la S.-Inf.,
Abbé Cochet, 1871, col, 390.
Rouen, Ville
d'art et d'Histoire, Eglises, chapelles et cimetières à travers les
âges. Edgard Naillon, T. 2, 1936
Rouen aux 100 clochers, F. Lemoine,
J. Tanguy, 2004, P. 70-72.
Rouen à la Renaissance, L.-R; Delsalle, 2007, p.75-77. |