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Le premier sanctuaire situé à cet
emplacement a peut-être été construit antérieurement à
l’an 1000. Il était placé sous l’invocation de saint
Pair ou plutôt de saint Paër (ou de saint Paterne,
Paternus).
Cette première chapelle devait remonter au Xe
siècle. Elle fit d’abord partie d’un manoir appartenant
aux abbés de Fécamp. Le fait est déjà attesté en 1006 et
la paroisse constituée postérieurement dépendit plus ou
moins étroitement de cette puissante abbaye.
Le vocable St-Paër originel a du se muer en St-Pierre
peu à peu. Les clefs qui caractérisent ce saint ont pu
le transformer en gardien des portes de la ville. La
porte Cauchoise (celle construite initialement au milieu
du XIIe siècle à la jonction des rues de
Fontenelle et Cauchoise) était toute proche de notre
église.
Une charte datée de 1060, concernant la paroisse de
St-Sauveur, évoquait également celle de
St-Pierre-le-Portier. Elle précise qu’à cette époque,
notre église se trouvait hors la ville. |
Au XIIIe siècle, vit
s’établir dans le quartier le couvent des Jacobins, sur
un territoire voisin de St-Sauveur.
Le modeste sanctuaire paroissial ne put s’agrandir et se
reconstruire “en solide machonnerie” qu’en 1531.
Réédifiée en 1655 par de la Vigne, curé de la paroisse,
l’église vit sa décoration intérieure s’améliorer. Une
sacristie fut ajoutée à l’édifice.
Le dessin de Jacques Le Lieur montre une petite église
dont la nef semble unique. Le chevet donnait sur la rue
St-Pierre (rue de Fontenelle maintenant). Sur le
dessin, le chevet paraît plat et doté d’une unique
fenêtre. Au milieu de l’église se trouvait une tour
carrée. Il n’y avait pas de flèche, mais une petite
toiture basse surmontée d‘un coq.
L’entrée principale devait se trouver au sud, précédé
d’un porche, vraisemblablement en bois. Il n’y avait pas
de grand portail occidental, l’accès de ce côté étant
gêné par la proximité de la muraille de la ville. |
Le plan Gomboust, postérieur (1655),
montre un état plus complexe : un chœur de
deux travées et une façade plus massive
supportant un clocher surmonté d’une flèche.
Entre les deux, une nef d’élévation
médiocre. Le portail s’ouvre dans son mur
sud. Le porche a disparu. Cette disposition
doit correspondre à la reconstruction de
1531.
Les travaux de 1655 portèrent certainement
sur la construction des deux bas-côtés
voûtés de pierre.
Lors de la Révolution, l’église fut
supprimée et fermée dès 1793.
Vendue avec ses dépendances pour une somme
de 67.300 livres, elle fut rapidement
démolie. Quelques maisons furent construites
sur son emplacement aux 39 et 41, rue de
Fontenelle. |
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Histoire de la ville de Rouen, F. Farin, 3e ed., 1738, t. IV,
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Abrégé de l'histoire ... de la ville de Rouen, Lecoq de
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Description
historique des maisons de Rouen, E. de la Quérière, 1821, p.256.
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Coup
d'œil
rétrospectif sur 24 églises
paroissiales supprimées à la Révolution, E. de la Querrière,
Bull Ste d'Emulation, 1864, p.254
Répertoire
archéologique du départ. de la S.-Inf.,
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Nos anciennes églises du XVIe siècle, E. Faroult, L'Archi et la
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Rouen, Ville
d'art et d'Histoire, Eglises, chapelles et cimetières à travers les
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Rouen aux 100 clochers, F. Lemoine, J. Tanguy, 2004, P. 87-88.
Rouen à la Renaissance, L.-R; Delsalle, 2007, p.439-440. |