Saint-Vigor

Hormis quelques ruines visibles mais peu accessibles, rien d’autre ne subsiste de l’église paroissiale St-Vigor. Elle se trouvait dans la rue des Béguines, un peu au-dessus de la place du Vieux Marché.
Il y eut d’abord, dans cette zone située jusqu’au XIIe siècle hors les murs de la ville, une première église romane. Elle fut rebâtie à la manière gothique au XIIIe siècle, se trouvant englobée dans la deuxième enceinte de notre cité. Au milieu de ce même siècle, nous savons d’après des pièces d’archives qu’un riche bourgeois de la ville, Ace ou Asson Le Tort et sa femme fondèrent des chapelles en l’église St-Vigor, mais aussi à la cathédrale de Rouen.
Cette église a été réédifiée au début du XVIe siècle, avec de modestes proportions, en fonction du nombre de ses paroissiens plutôt restreint.
L’église fut pillée par les Huguenots en 1562.
Le clocher avait été élevé au XVIIe siècle.

L’église St-Vigor comportait une nef principale de cinq travées, flanquée de deux simples collatéraux. Toutes les voûtes furent exécutées en bois par souci d’économie.
Le clocher de pierre, était surmonté d’un toit en forme de dôme, comme celui qui surmonte la tour du Gros-Horloge. Il a été abattu en 1828 car il menaçait ruine.
Il n’existait pas de portail occidental. Les seules portes étaient latérales et pratiquées dans le mur donnant sur l’aître qui occupait le nord et le sud de l’emprise, ce qui était judicieux dans un quartier aux terrains rares.
Supprimée en 1791, l’église St-Vigor fut occupée un moment par le culte protestant puis vendue le 13 avril 1793 pour une somme de 45.300 livres, avec le cimetière, le presbytère et trois maisons. Elle fut convertie en magasin et en habitation. Le clocher, ruiné, dont la voûte s’était écroulée, fut démoli en 1828. En 1857, quelques sépultures furent découvertes lors de travaux, ainsi que les restes d’un passage voûté communicant avec l’ancien couvent des Béguines qui se situait de l’autre côté de la rue.
Au XIXe siècle, lorsque le chevet de St-Vigor fut abattu pour élargir la rue, le passage souterrain était brièvement réapparut. A peu près un siècle plus tard, les mêmes vestiges furent de nouveau mis à jour lors du bombardement du 19 avril 1944 qui ravagea le quartier.
Quelques arcades gothiques de l’église St-Vigor ont été conservées dans une cour d’immeuble (au n°9 de la rue des Béguines).

 
Clergé
En 1770, le clergé se composait de 5 personnes :
4 prêtres
1 acolyte
 
Mobilier
En 1651, Thomas Artus, curé de la paroisse St-Vigor, offrit une magnifique contretable à son église.
 
Tableaux
Un tableau fut commandé à Adrien Sacquespée (1629-1692) pour orner l’intérieur de l’édifice. Cette peinture de bonne facture représentait le Baptême de Clovis. Il est signalé au Musée des Beaux-Arts au milieu du XIXe siècle. Nous n'avons pas pu le retrouver.
 
Vitraux
Les vitres peintes ont disparu à la Révolution. Certaines auraient été récupérées par un verrier du nom de Le Vieil.
Un vitrail conservé au château de Highcliff en Angleterre semble provenir de Saint Vigor. Il représente un Arbre de Jessé, mais a été profondément modifié.

 
Orgues
En 1651, Thomas Artus, curé de la paroisse, avait offert un orgue.
 
Confréries

Confrérie de sainte Clotilde.

Confrérie du Sacré Cœur.

Confrérie de saint Julien et de sainte Marguerite.

Confrérie des Ames du Purgatoire.

 
Localisation


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Bibliographie
Histoire de la ville de Rouen, F. Farin, 3e ed., 1738, t. IV, p. 516-520.
Abrégé de l'histoire ... de la ville de Rouen, Lecoq de Villeray, 1759, p. 342-343.
Dictionnaire géographique, historique et politique des Gaules et de la France, J. J. Expilly, Tome VI, 1770, p. 431.
Tableau de Rouen,
Machuel, 1777, p. 146-147.
Description historique des maisons de Rouen,
E. de la Quérière, 1821, p.66. Tome II, 1841, p. 123-124.
Lettres sur la ville de Rouen, Alexandre Lesguilliez, 1826, p. 323-324.
Coup d'œil  rétrospectif sur 24 églises paroissiales supprimées à la Révolution, E. de la Querrière, Bull Ste d'Emulation, 1864, p.255
Répertoire archéologique du départ. de la S.-Inf., Abbé Cochet, 1871, col, 391.
Eglises supprimées de Rouen
, Albert Sarrazin, 1874, p. 9-15.
Nos ancienens églises du XVIe siècle, H. Faroult, L'Archi et la Cons dans l'Ouest, 1924, p. 32-35 et 52-54.
Rouen, Ville d'art et d'Histoire, Eglises, chapelles et cimetières à travers les âges
. Edgard Naillon, T. 2, 1936.
L'église Saint-Vigor, G. Lanfry, Bull. AMR, 1939-45, p. 119-120.
L'église Saint-Vigor et les quartier des Bons-Enfants, G. Vanier, Bull. AMR, 1946-1950, p. 12.
Vitraux du château de Highcliff,
Jean Lafond dans le Bull. de la Ste Na. des Antiquaires, 1974, p. 102-104.
Les vitraux de Saint-Victor de Rouen à Highcleff,
A. Erlande-Brandenburg. Dans le Bulletin Monumental de 1975, p. 189
Rouen aux 100 clochers, F. Lemoine,
J. Tanguy, 2004, P. 91-92.

© Copyright Jacques Tanguy, février 2013