Saint Yon
(Chapelle) |
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Le
domaine de St-Yon a été constitué au début du XVe
siècle. A cette époque, cette partie des faubourgs
étaient en pleine campagne, en bordure de la forêt du
Rouvray. Le long de ce qui est devenu la rue St-Julien,
Eustache de Saint-Yon, maître ordinaire en la Chambre
des Comptes de Normandie, avait acquis une terre en
1607. Il y construisit un manoir et c’est de là que
vient de nom de “Manoir St-Yon” que portèrent toutes les
implantations du secteur. Une modeste chapelle, dédiée à
“St-Yon”, fut vraisemblablement bâtie dans ce manoir. Le
vaste territoire aux alentours formait le petit fief de
Hauteville que possédait, en 1593, le poète Philippe
Desportes
En 1670, les Bénédictines de l’abbaye de St-Amand de
Rouen l’utilisèrent comme maison de repos à la campagne.
La propriété avait été mise à leur disposition par l’une
des propriétaires, la veuve du Marquis de Bois-Dauphin.
Sa fille, Anne de Souvré, épousa le marquis de Louvois,
ministre de Louis XIV, qui débuta sa longue carrière
comme secrétaire d’Etat à la Guerre, en 1622. Louvois
mourut en 1691 mais la marquise de Louvois, sa veuve,
conserva le manoir St-Yon. |
En 1705,
l’archevêque Nicolas Colbert fit venir à Rouen la
congrégation des Frères des Ecoles Chrétiennes. Jean
Baptiste de la Salle vint avec quatre frères qui
enseignèrent dans des écoles de la ville. Le Premier
Président du Parlement, Camus de Pontacarré, voulut
qu’ils disposent d’un maison et loua pour cela le manoir
de St-Yon. En 1718, la location se transforma en achat,
madame de Louvois étant décédée.
Les Frères de la Doctrine Chrétienne furent vite réputés
pour la tenue de leurs écoles. Ils firent de St-Yon la
maison-mère de l’ordre et y transférèrent le noviciat de
l’Institut des Ecoles Chrétiennes qu’ils avaient
initialement créé à Paris. En 1771, à la suite d’un long
conflit interne à l’ordre, le titre de maison mère fut
repris par la maison parisienne.
La maison de Rouen était avant tout un établissement
d’enseignement. Une section, la maison St-Lazare, reçu
des jeunes détenus incarcérés par lettre de cachet du
roi.
L’église de la communauté avait été construite par les
Frères eux-même, pratiquement sans main-d’œuvre
extérieure. Le chantier fut rondement mené, de la
conception à la réalisation. Du 7 juin 1728, date de la
pose de la première pierre, au 17 juillet 1734, pour
édifier ce monument original.
La façade était formée d’un portique avec niches,
composé de colonnes doriques et ioniques superposées. Le
tout surmonté d’un fronton cintré. Des sculptures du
rouennais Marin-Nicolas Jaddoulle (1736-1805) sont venu
plus tard l’orner.
La dépouille de Jean Baptiste de la Salle, Inhumé
temporairement dans l’église St-Sever y fut transportée.
En 1790, les frères refusèrent de prêter le serment
civique imposé par les révolutionnaires. Ils furent
chassés du manoir St-Yon en 1792.
L’église St-Yon a été succursale paroissiale de St-Sever
entre 1802 et 1806, puis, en attendant la fin de la
construction de l’église St-Clément, entre 1868 à 1870.
La propriété fut confisquée et transformée en prison
révolutionnaire, en arsenal. En 1808, elle devint dépôt
de mendicité. Elle fut ensuite hospice et asile
d’aliénés. L’église servit de chapelle, desservie par un
aumônier. |
L’établissement a été transféré à
St-Etienne-du-Rouvray en 1879.
En 1879, l’Ecole normale primaire
d’instituteurs y installa, jusqu’à la
construction de l’école Normale de
mont-St-Aignan en 1962. Pendant la Première
Guerre mondiale, un hôpital auxiliaire
utilisa momentanément les locaux.
Ils accueillirent le collège Alexis Carrel
(devenu Jean Lecanuet) pendant quelques
années.
La Région Haute-Normandie prévoit d’y
réaliser un vaste projet à vocation
éducative. |
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Clergé |
En 1770, le clergé se composait de 96 personnes :
42 profès
44 novices
10 frères.
En 1723, les revenus de la communauté étaient de 600 livres. |
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Tableaux |
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Localisation |
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Bibliographie |
Histoire de la ville de Rouen, F. Farin, 3e ed., 1738, t. VI,
p. 449-456.
Abrégé de l'histoire ... de la ville de Rouen, Lecoq de
Villeray, 1759, p. 464-466.
Dictionnaire géographique, historique et politique des Gaules et de
la France, J. J.
Expilly, Tome VI, 1770, p. 444-445.
Exploration de la
Normandie - Rouen, Walsh, 1835,
p. 350-356.
Fermeture de l'église Saint-Yon,
Revue de Rouen, 1849, p. 108-109.
Répertoire
archéologique du départ. de la S.-Inf.,
Abbé Cochet, 1871, col, 388.
Sotteville-lès-Rouen et la faubourg de Saint-Sever, P. Duchemin,
1893, p. 469-487.
Les transformations de St-Yon à travers les siècles, Gogeard,
Bull. AMR, 1914-1920, p. 3, 109-120.
La Succursale de Saint-Yon, Ch. Farcy, Bull. AMR, 1932-1934, p.
61-74.
Histoire ancienne et moderne de la paroisse de Saint-Sever, Ch. Farcy, 1933,
p.205.
Le manoir de Saint-Yon, Ch. Farcy, 1936.
Rouen aux 100 clochers, F. Lemoine et J. Tanguy, 2004, p. 141-142.
De l'école Normale au Pôle Régional des Savoirs, Services de
l'Inventaire, 2011. |