Cette remarquable lithographie de Deroy* date du
XIXe siècle et représente la ville de Rouen vue de la Côte
Sainte-Catherine. L'état des différents établissements religieux
permet de la dater des environs de 1870. La flèche de la Cathédrale
n'est pas terminée. Elle n'a pas son lanternon sommital et les
clochetons (commencés en 1875). En revanche, la flèche de l'église
Saint-Maclou est bien celle de l'église actuelle (construite en
1868)
La rive gauche est hérissée de nombreuses cheminées d'usines. Elles
sont aussi nombreuses sur l'île Lacroix (au premier plan, usine de
production de gaz et ses gazomètres). Il y en a également dans la
ville.
La première gare de Rouen se trouve sur la rive gauche, un peu en
amont du pont Corneille.
On traverse la Seine par deux ponts : Le pont de Pierre devenu le
pont Corneille et le pont suspendu. Celui-ci avait été construit en
1836 par les Frères Seguin. Il a été démoli en 1884 pour être
remplacé par le pont Boieldieu actuel.
La Seine est sillonnée par des péniches tirées par remorqueurs à
aubes. Le port maritime commence au pont Suspendu et s'arrête en
aval au niveau du début de l'avenue du Mont-Riboudet actuelle. De
nombreux voiliers s'entassent le long des quais. Des îles existent
encore à cette époque comme celle du Grand Guey que l'on voit dans
l'axe du fleuve. Les Docks occupent un emplacement sur la rive
gauche, juste en aval du pont Suspendu.
Le centre ancien se presse autour des principaux édifices religieux
: la Cathédrale, Saint-Maclou, Saint-Ouen.
A droite de Saint-Ouen, les bâtiments du Lycée se pressent derrière
l'ancienne chapelle des Jésuites.
Au pied de la Côte Sainte-Catherine, l'ancienne église Saint-Paul.
Construite en 1830, elle a été remplacée en 1890 par l'église
actuelle.
Une grande esplanade occupe l'espace entre l'actuel boulevard
Gambetta et le pied de la colline. C'est le Champ de Mars. Il
servait à l'organisation de manifestations (comme les grandes
expositions) et à l'entrainement des soldats casernés dans la
caserne Jeanne d'Arc (le grand bâtiment qui est occupé maintenant
par le Conseil Régional) La gravures montre quelques-uns d'entre eux
à la manœuvre.
Les hauteurs qui entourent la ville sont encore peu urbanisées. La
Côte Sainte-Catherine est déjà un lieu de promenade. Les personnages
du premier plan admirent le paysage depuis le replat à mi-pente où
se trouvait le prieuré Saint-Michel. Le dernier pan de mur s'en
était écroulé à la fin de 1870. Au milieu de la végétation, on
reconnait très bien la base du calvaire qui a été remis en place il
y a quelques années. |