Cette partie du Monument est plus confuse que les faces nord et ouest : elle a été l'objet de remaniements. On retrouve toujours les mêmes dispositions architecturales : la façade est découpée en travées séparées par des contreforts et des colonnettes. L'entrée dans le Monument se faisait par une porte située au milieu du mur. Il semble que cela ait été le seul accès, tout au moins à l'origine (on a retrouvé aucune trace d'un accès direct au niveau de l'étage). Cette porte a été oblitérée par un vestibule quelques années après, vraisemblablement après l'incendie de 1116. A l'ouest, un massif de maçonnerie cache la base du mur. Ce massif est postérieur à l'incendie (il repose sur la couche de terre noire contenant le souvenir de cette calamité). Certains y ont vu le support d'un bassin servant de bain rituel. J'y verrai plutôt l'emmarchement de pierre d'un escalier de bois permettant un accès direct à l'étage. Cet accès est bien sûr un aménagement postérieur à la construction. La présence d'une petite colonnette torsadée sur la gauche de l'ouverture indique plus un gothique primitif (milieu du XIIe siècle). Ce type d'accès est connu dans d'autres constructions romanes. Deux bases de colonnes méritent notre attention. La première, à l'ouest de la porte, était cachée par le massif de fondation qui vient d'être décrit. Elle représente deux lions couchés sur le dos (représentation unique dans la sculpture romane). La deuxième, à l'est de la porte, était en partie cachée par le vestibule. Elle représente un dragon. Il s'agit certainement d'une référence au psaume 91 "Tu fouleras le Lionceau et le dragon". C'est là un des rares témoignages du caractère hébraïque du Monument. |