Chapelle du
cimetière Saint-Maur |
Plan Gomboust (1655) |
Appartenant à
la paroisse St-Patrice, situé hors des murs de la ville,
le cimetière de St-Maur occupait une zone située entre
les actuelles rues de Brazza et du Docteur Louis
Dumesnil. Il comportait trois chapelles. La chapelle
St-Lazare était la plus importante. Elle a également été
appelée chapelle des Trépassés et des Saints
Morts et le plus souvent St-Maur ou St-Mor.
C’est peut-être de là que vient la dédicace du lieu à
saint Maur, par déformation du nom.
Un “cimetière des juifs” avait existé aux alentours. Son
origine était certainement très ancienne, peut-être à
l’arrivée des juifs de Rouen, à l’époque gallo-romaine.
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Ce “Mont des
juifs” (Monte judaerum) servit de nécropole à la
communauté au moins jusqu’au début du XIVe
siècle.
Une nécropole chrétienne devait exister en même temps,
peut-être un peu plus au nord. Elle était en particulier
utilisée pour l’ensevelissement des malades de
l’Hôtel-Dieu. Son existence est attestée par une bulle
d’Urbain III datée de 1185, adressée au prieur de la
Madeleine de Rouen.
Une partie du cimetière avait été attribuée aux
huguenots, vers la fin du XVIe siècle, pour y
enterrer leurs morts. Le cimetière catholique et le
cimetière protestant était toutefois distincts. Le
“cimetière des huguenots” disparut après la révocation
de l’Edit de Nantes.
La bulle pontificale fait mention d’une première
chapelle St-Nicolas-de-Beauregard, aussi dénommée
St-Nicolas-de-Beauvoir.
Le 13 janvier 1224, Thibaud d’Amiens, archevêque de
Rouen, bénit la nouvelle chapelle reconstruite ici.
Un deuxième sanctuaire, appelé chapelle St-Etienne ou de
Limésy, fut dédicacé en 1288.
Ces deux chapelles à l’entrée du cimetière, furent
détruites à l’issue des guerres civiles du XVe
siècle et réédifiées à plusieurs reprises.
Les juifs ayant été expulsés de France en 1306 par
Philippe le Bel, leur cimetière fut vendu à la ville
l’année suivante avec leurs autres biens. Cela permit
d’augmenter l’emprise du cimetière. Il fut acquis en
1462 par les religieuses du prieuré de la Madeleine. Il
devint le lieu d’ensevelissement de l’Hôtel-Dieu, puis
du Lieu-de-Santé jusqu’au XIXe siècle.
La dernière chapelle, St-Lazare, était placée sous
l’invocation du Christ, de saint Lazare et de sainte
Marthe. Elle avait été bâtie en 1472 par un sculpteur et
bourgeois de Rouen, originaire d’Utrecht, Gérard Louf.
Elle a abrité la “confrérie des peintres et sculpteurs
de la chapelle des Trépassés”.
Après 1793, désaffectée, la chapelle St-Lazare tomba
progressivement en ruine. Elle fut probablement rasée
après 1883. Le cimetière fut anéanti par la croissance
ininterrompue de l’urbanisation du quartier entre la fin
du XIXe et le début du XXe siècle. |
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Mobilier |
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Du
mobilier intérieur de la chapelle Saint-Lazare, seul le
retable du maître-autel, érigé en 1677, demeure intact.
Il avait été transféré à l’Hôtel-Dieu en 1844, lorsque
le cimetière fut désaffecté.
Il est conservé au Musée Flaubert et de l’Histoire de la
Médecine, à proximité de l’ancien Hôtel-Dieu devenu
préfecture. |
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Vitraux |
Des
vitraux du XVIe siècle, rescapés de cette chapelle, ont
été remontés dans l’actuelle église
St-Romain. Ils traitent de sujets essentiellement funéraires,
Lazare et le mauvais riche, La Résurrection de Lazare, Tobie
ensevelissant les morts mais aussi Jésus chassant les
marchands du Temple.
Un
autre vitrail est exposé au Musée des Antiquités. Il représente
La Vision d’Ezéchiel. |
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La Transfiguration |
Adam et Eve |
Histoire de Job et Cène |
Lazare et Tobie |
Jésus
et les marchands du Temple |
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Lazare et la Mauvais Riche |
Présentation à la Vierge |
Présentation à sainte-Geneviève |
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Ezéchiel dans la vallée des ossements (Musée
des Antiquités - Rouen) |
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Localisation |
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Bibliographie |
Histoire de la ville de Rouen, F. Farin, 3e ed., 1738, t. V,
p. 70, 319-334.
Dictionnaire géographique, historique et politique des Gaules et de
la France, J. J.
Expilly, Tome VI, 1770, p. 460-461.
Description
historique des maisons de Rouen, E. de la Quérière, 1821,
p.231-232. T. II, 1841, p. 258.
Répertoire
archéologique du départ. de la S.-Inf., Abbé Cochet, 1871, col,
440.
Le vitrail
en Normandie, entre Renaissance et Réforme (1517-1596), Laurence
Riviale, 2007, p.295, 342, 352, 370. |