Eglise Saint-Romain
C'était l'église conventuelles des Carmes Déchaussés
L'installation de cette communauté dans la rue du Champ des Oiseaux remonte à 1624. Alors le quartier était encore très campagnard.
Une première église avait été construite en 1643. Elle fut détruite à partir de 1678 pour être remplacée par l'église actuelle. Les travaux ne furent terminés qu'en 1729.
Elle a la particularité de ne pas être orientée vers l'est. Son chevet est pratiquement au nord.
En 1791, les religieux partirent et l'église devint paroissiale pour le faubourg Bouvreuil (d'abord succursale de l'église Saint-patrice). Un temps fermée en 1793 (elle servit alors d'hôpital militaire), elle redevint église paroissiale en 1796.
Dès le milieu du XIXe siècle, on ressentit la nécessité d'agrandir l'église. Elle ne présentait que 550 places. On ouvrit les murs des chapelles latérales ce qui les transforma en collatéraux.
des portes supplémentaires furent ouvertes (une sur la rue du Champ des Oiseaux, deux portes latérales en façade)
En 1877, Ferdinand Marrou, qui habitera le quartier plus tard, réalisa le clocher sur le toit.
D'autres travaux furent entrepris à l'intérieur (peinture des voûtes et de la coupole, dorures).

 

Clergé
En 1834, le curé était M. Crevel, 17, rue du Champ des Oiseaux.
 
Mobilier
L'église contient le tombeau de saint Romain initialement conservé dans la crypte de l'église Saint-Godard. Après avoir été sous le maître-autel, il a été mis sous l'autel de la chapelle de gauche. Après que l'église Saint-Godard ait récupéré son titre paroissial, et malgré de nombreuses demandes, Saint-Romain refusa la restitution du tombeau.
les stalles proviennent de l'église Saint-Godard, ainsi qu'un autel et un confessionnal. le couvercle des fonds baptismaux provenait le l'église Saint-Etienne des Tonneliers (il est maintenant au Musée des Beaux-Arts)
 
Tableaux
Les tableaux avaient été dispersés à la sécularisation.
Pour les remplacer, l'abbé Crevel fit appel au peintre Benoît Pécheux pour décorer la coupole et la chapelle de la Vierge.
Sur la coupole, il va peindre quatre scènes de la vie du saint patron : Le Sacre de Saint-Romain, la Prédication de la Croix, les Miracles de l'inondation et de la Gargouille, la Procession de la Feirte.

Un tableau représentant la Vierge adorant l'Enfant Jésus étendu sur la croix figure dans l'église.
On signale Le repas d'Emmaüs, (anonyme français du XVIIe siècle) Un Noli me Tangere (anonyme français du XVIIe siècle), une Madeleine Pénitente, (anonyme français du XVIIe siècle), et la Prédication de l'Antéchrist (Ecole d'Anvers, vers 1560)

Le portement de Croix

La prédication de l'Antéchrist

Noli me Tangere

La Résurrection du Christ

Le repas d'Emmaüs

La sainte Famille

Madeleine pénitente

Annonciation

St-Joseph et l'enfant Jésus

Saint-Evêque

Vierge adorant l'Enfant Jésus étendu sur la croix

Vierge à l'enfant

 

 
 

Saint-Michel (?)

 
 
Vitraux
Des vitraux provinrent d'une des chapelles du cimetière Saint-Maur tout proche qui était le cimetière des pauvres et de l'Hôtel-Dieu. des propriétaires offrirent des fenêtres provenant du chœur de Saint Martin sur Renelle, de Saint Etienne des Tonneliers, de Saint André aux Fèvres.

Voir les vitraux sur Rouen-Histoire

 
Orgues
L'église avait tut d'abord songé acheter l'orgue de l'église Saint-Nicaise. Elle avait renoncé par manque de moyens financiers
L'instrument a été acheté par l'abbé Crevel en 1811. On ne sait sont origine. On a pensé qu'il pouvait provenir de l'église Saint-Laurent. cette idée a été réfutée récemment.
L'abbé Crevel a changé le buffet dès 1812.
Il a été modifié en 1824-1825, en 1864 par Narcisse Martin, puis en 1933 par Gaston Gutschenritter.
Il a été transféré en 1895 de la tribune au fond du chœur afin de libérer de la place pour les fidèles.
Il a été relevé en 1988 par Philippe Hartmann.

 
Cloches
Le clocher contenait quatre cloches. La plus importante avait été refondue en 1844 par le curé M. Mainé en remplacement d'une cloche cassée accidentellement. Elle se nommait Louise. Elle donnait le mi et pesait 2 500 kg. Les trois autres avaient été données Curé Crevel.
La Caroline, donnait le fa et pesait 2 000 kg. Elle avait été fondue en 1828 par François Caplain de Rouen. Elles étaient décorée des armes de France, d'une Assomption et d'un saint Romain.
La Marie-Geneviève donnait le sol et pesait 1 500 kg. Elle avait également été fondue en 1828 par Caplain père et fils en 1828. Elle portait des armes de France, une croix et un évêque.
La Marie-Marthe donnait le là et pesait 1 000 kg. Elle était datée de la même année et fondue par les mêmes Caplain. Elle portait une croix, un évêque et les armes de France.
 
Localisation


Cliquez sur l'image

 
Bibliographie
Rapport de M. Descamps sur les travaux faits par M. Pescheux à la coupole de Saint-Romain, P. Acad, 1814, p. 124.
Lettres sur la ville de Rouen, Alexandre Lesguilliez, 1826, p. 359-360.

Exploration de la Normandie - Rouen, Walsh, 1835, p. 55-56.
Album Rouennais, E. Dumée, Ch. Richard, 1847.
Répertoire archéologique du départ. de la S.-Inf., Abbé Cochet, 1871, col, 396.
La semaine religieuse du diocèse de Rouen,
15/08/1874, p. 792.
Rapport sur le clocher de Saint-Romain et quelques oeuvres de F. Marrou,
J. Laquerrière, Bull. Ste d'Emul. 1877-78, p.184.
La semaine religieuse du diocèse de Rouen,
21/10/1882, p. 1004-1005.
Les travaux de restauration intérieure de l'église Saint-Romain, Journal de Rouen,
10/08/1888.
Les cloches des églises de Rouen,
Abbé Julien Loth, Rouen, 1903, p. 49-51.
Rouen, Ville d'art et d'Histoire, Eglises, chapelles et cimetières à travers les âges
. Edgard Naillon, T. 1, 1936
Eglises de Rouen, E. Naillon, 1941, p. 127-128.
Visite des AMR : Les vitraux des églises Saint-Romain et Saint-Patrice,
A. Ruedolf, Bull. AMR, 1946-1950, p. 16.

Saint-Romain de Rouen,
G. Lanfry, Bull. CDA, 1968-69, p.27.
Le vitrail à Rouen
F. Perrot, 1972.
La renaissance à Rouen,
1980, p. 127.
Classement du buffet de l'orgue de Saint-Romain, Bull. CDA, 1982-83, p. 71-72.
La peinture d'inspiration religieuse à Rouen au temps de Pierre Corneille, D. Lavalle, 1984, p. 169-170.
Orgues de Normandie, Seine-Maritime, t. II, 1992, p. 175-177.
Rouen, un passé toujours présent, Y. Pailhés, 1994, p. 36-37.
Les vitraux de Haute-Normandie, M. Callias-Bey, 2001, p. 393-398.
Les vitraux des églises de Rouen,
J. Tanguy, CDRom, 2006.
Le vitrail en Normandie, entre Renaissance et Réforme (1517-1596), Laurence Riviale, 2007, p.341, 352.
Eglises et chapelles de Rouen, un patrimoine à (re)découvrir, N.-J. Chaline, AMR, 2017, p.181-193.

© Copyright Jacques Tanguy, février 2013